Le rêve de nombreux explorateurs des profondeurs est devenu réalité. Le 29 décembre 2024, la jonction à l’air libre entre le gouffre de la Fromagère et le gouffre Berger a été réalisée par Cédric Lachat et David Parrot. Ce succès marque la fin d’une quête de plusieurs années pour ces spéléologues passionnés.
En 2021, le film d’Alex Lopez, « On a marché sous la Terre », documentait cette quête sans qu’elle ne soit achevée. Cependant, en décembre 2024, du 28 au 30, Cédric Lachat, David Parrot et leur équipe ont repris l’exploration du réseau souterrain. Cette fois, ils ont réussi l’exploit : la jonction à l’air libre entre les gouffres de la Fromagère et du Berger. À noter que la jonction par siphon avait été réalisée en 1990 par Frédo Poggia.
L’exploit réalisé :
Cédric et David sont descendus un jour avant le reste de l’équipe pour commencer les travaux à -900 mètres. Grâce à une pompe, ils ont pu baisser le niveau d’eau dans le siphon avant d’élargir le passage. Le 29 décembre, aidés par leurs compagnons et le caméraman, ils ont réalisé cette jonction historique. Cette liaison entre les deux gouffres ouvre un accès rapide au réseau profond du gouffre Berger, permettant d’envisager de nouvelles explorations dans des galeries encore inconnues. Cette avancée, fruit de plusieurs générations d’efforts, représente un grand pas en avant pour les spéléologues d’aujourd’hui et de demain.
Pour plus d’informations sur le gouffre Berger, visitez cette page : Gouffre Berger
L’exploration finale :
L’exploration finale du gouffre de la Fromagère a eu lieu dans les derniers jours de décembre 2024. L’équipe de passionnés, emmenée par David Parrot et Cédric Lachat, a repris le chemin des profondeurs. Le 29 décembre, après un travail acharné, ils ont trouvé le point de jonction.
Un travail d’équipe et de persévérance :
« C’est un petit rêve personnel quand même, » confie David Parrot, quelques jours après son retour sur terre. « Ça récompense des années de recherches, d’échecs, d’espoirs, d’échecs à nouveau, » souligne Léa Varnerot, l’une des membres de l’expédition. La recherche du passage entre la Fromagère et le Berger aura nécessité 500 heures d’exploration, réparties sur quatre ans. Durant l’ultime tentative, Cédric Lachat et David Parrot ont passé plus de 50 heures d’affilée sous terre.
La vidange du siphon :
Au fond du gouffre de la Fromagère, à 950 mètres de la surface, ils devinaient qu’ils étaient tout près du Berger. Tout se jouait dans une zone de 50 m². « Il y a un petit passage d’une trentaine de mètres rempli d’eau, » raconte David. L’idée était de vider ce passage : en utilisant un tuyau qu’ils ont amorcé, ils ont pu le vider par gravité, leur permettant de passer. Cependant, il a fallu attendre la vidange du siphon et multiplier les allers-retours entre leur bivouac et le passage supposé, en s’habillant à chaque fois de combinaisons trempées.
Une aventure locale :
La conclusion de cette aventure est une fierté pour cette équipe de passionnés, dont beaucoup sont basés dans le Vercors. « Quand on est assis à la terrasse d’un café et qu’on regarde la montagne, on se dit : j’ai l’avantage de savoir ce qu’il se passe là-dessous ! » sourit David Parrot. La connaissance du monde souterrain est encore parcellaire, mais le passage ouvert par ces explorateurs devrait permettre de s’aventurer encore plus loin. En attendant, le réalisateur Alex Lopez travaille sur un nouveau projet avec Cédric Lachat et David Parrot.
Informations supplémentaires :
Gouffre Berger : Découvert en 1953, le gouffre Berger est l’un des gouffres les plus célèbres au monde. Situé dans le massif du Vercors, il a été le premier gouffre naturel à atteindre une profondeur de plus de 1 000 mètres, ce qui en a fait un site emblématique pour les spéléologues. Le gouffre est connu pour ses vastes salles et ses rivières souterraines.
Gouffre de la Fromagère : Moins connu que le gouffre Berger, le gouffre de la Fromagère est également situé dans le massif du Vercors. Il a été exploré sur plusieurs décennies et présente des défis techniques importants en raison de ses passages étroits et de ses siphons. La jonction avec le gouffre Berger ouvre de nouvelles perspectives pour l’exploration de ce réseau souterrain complexe.
Sources : alpinemag et francebleu